lundi 21 mai 2007

de Dege à Baïyu

Hier, nous avons négocié le transfert jusqu’à Baïyu en mini-van : 300 Yuans (30 euros) pour 100 km, 3 heures de trajet. En effet, il n’y a aucune liaison en autobus entre les deux villes qui appartiennent à deux préfectures différentes. Le chauffeur est pile à l’heure devant l’hôtel. La route est magnifique, c’est une piste empierrée tout du long et le profil est descendant : notre destination est située à 3000 m seulement, c’est le point bas de notre périple sur le plateau tibétain. Nous suivons la belle rivière Jinsha, (Sables d’or), qui en fait deviendra le YangTsé un peu plus loin… Des plages de sable bordant des eaux brunâtres portées par un courant puissant.


A l’approche de Baïyu, le monastère de la ville se découpe sur une crête. Construit au XVII° siècle, ce monastère est un des six grands centres nyingmapa du Tibet.
Nyingma ("les anciens") date des années 750, elle est la plus ancienne secte tibétaine. Elle est également connue sous le nom de "secte rouge" car les lamas Nyingmapa portent une robe et un chapeau rouges. Leurs pratiques se basent sur huit Tantras fondamentaux. Cinq d'entre eux concernent la façon dont il faut vivre dans le monde et les trois autres la manière dont il faut le quitter. Pour ces moines, l'esprit est pur et c'est en rejetant toute influence extérieure que l'on peut ne faire plus qu'un avec Bouddha.
Dans le panthéon bouddhiste Padmasambhava (Guru Rinpoche) est la divinité centrale des Nyingmapa.


Le véhicule nous laissera dans la rue principale de Baïyu, bordée de grands arbres qui ménagent une bonne ombre que nous apprécions. Nous partons donc à pied, chargés de nos gros sac à dos en direction du monastère, qui apparaît sur les hauteurs dans toute sa splendeur. Tout en marchant nous percevons de la musique et des chants et devinons au loin une foule colorée… C'est notre jour de chance, nous tombons sur une fête religieuse devant le monastère, en l'honneur de Guru Rinpoche. Nous sommes dans la bonne semaine, la nouvelle lune n'a que quelques jours !
Notre arrivée sur la place devant le monastère est un grand moment. La place est noire de monde. Au centre, une vingtaine de moines dansent lentement au son des percussions installées sur une estrade. Tout autour, les villageois sont assis à terre, serrés en grappes. Nous sommes encombrés de nos gros sacs et nous les confions à la garde collective d’un groupe de femmes. Nous pouvons alors nous mêler à cette foule silencieuse et colorée.



Les costumes des moines dansants sont exubérants de couleurs, les chapeaux immenses masquent les visages mais les mouvements sont lents et sobres. Tous les instruments de musique tibétaine traditionnels sont de sortie. Longues trompes aux sons graves (Dungchen), gongs énormes suspendus, les hautbois (Gyaling) et autres flutes typiques…

La cérémonie ne dure qu’une demi-heure puis lentement, tout le monde se disperse et les moines (une bonne centaine) se rassemblent pour la distribution du repas.


Nous avons cherché longtemps la guest-house indiquée par Laura sur un forum de voyageurs : l'accueil est sympathique, deux jeunes femmes tibétaines nous proposent une grande chambre à deux lits. Malheureusement, le quartier est privé d'eau ! Des travaux pour l'édification d'un ensemble immobilier proche sont à la source (!) de ce problème. Cela semble durer depuis des mois… la chine construit beaucoup, mais se soucie peu des difficultés locales. Nous trouvons dans notre chambre des cuvettes disposées sur un râtelier de bois et des thermos d'eau chaude, l'eau froide est disponible dans un bidon et provient sans doute de la rivière toute proche! C'est la deuxième fois que nous sommes confrontés à ces pénuries locales (cf. Manigango)



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